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Cinématurnome s'intéresse au cinéma plus ou moins oublié (qui a donc 20 ans ou plus). On aime pas attribuer des notes ici alors pour faire joli il y a des lunes qui indiquent un facteur relatif d'obscurité, comme ça, pour rien.

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jeudi 4 octobre 2012

UNGARISCHE RHAPSODIE



Un film de Hanns Schwarz
Allemagne, 1928
V.F. : Rhapsodie Hongroise




C'est à croire que je fait une obsession avec l'Hongrie. Après deux films hongrois, un film Allemand... qui se déroule en Hongrie! C'est le hasard, mais je vais devoir faire un petit effort pour varier!

Si vous connaissez un peu le cinéma allemand des années 20, il vous vient probablement à l'esprit le mouvement expressionniste. C'est un mouvement très influent et les films allemands les plus célébrés de cette époque appartiennent à ce mouvement. Ensuite si vous êtes un cinéphile un peu plus fin connaisseur, vous connaissez peut-être les Kammerspielfilm, notamment pour les films de G.W. Pabst, qui contrastent de l’expressionnisme par ses drames intimes et réalistes dans des quartiers pauvres. L'histoire déforme un peu les choses et on a l'impression que ces genres dominaient. À vrai dire la production allemande était variée, avec ses films épiques, ses comédies, ses mélodrames et même que les premiers films de soccer/foot y sont apparus.

Ungarische Rhapsodie se situe sur une mince ligne entre le mélodrame et la comédie romantique. Notre protagoniste vient d'une famille noble qui a vidé sa fortune. Pour ce genre de raison il ne peut quitter son haut poste dans l'armée, mais il ne peut pas se marier non plus puisque l'armée hongroise exige une fortune de 45 000 couronnes pour cela. On est à une époque où l'union libre c'est pas trop un truc et où nos aristocrates tiennent à ce que les choses soient faites comme elles doivent être faites.

L'objet du désir de notre aristocrate coincé est la jolie Marika, jouée par Dita Parlo. Il s'agit de sa première année en tant qu'actrice et elle obtient déjà des grands rôles. On la connaît aujourd'hui surtout pour La Grande Illusion (elle est la femme allemande qui héberge Jean Gabin et Marcel Dalio en pleine évasion) et L'Atalante, mais elle a aussi joué dans un nombre de petites perles complètement oubliées aujourd'hui (et dont je vais devoir parler ici un de ces jours!) comme Au bonheur de ces dames de Julien Duvivier et Rapt de Dimitri Kirsanoff. Elle a un je ne sais quoi qui me fascine alors qu'il n'y a pas vraiment pas de quoi la comparer aux légendes de l'époque; c'est peut-être ce côté un peu banal qui la rend un peu plus réelle.




Le principal intérêt du film en fait est l'expertise d'Hanns Schwarz. Le visuel est très soigné, sans être pour autant exagéré. Le film présente quelques jolis mouvements de caméra, parfois même un peu ambitieux comme cette caméra qui s'envole dans les airs:


Marika, après une dispute avec son père, entend un air de violon percer le lourd silence de sa table à dîner, et la caméra décide d'aller voir ce qui s'y passe.


C'est bien joli, mais en fait on se demande un peu pourquoi ces personnages arrivent soudainement dans le décor. Il s'avère qu'ils deviennent très importants plus tard, mais à ce moment l'on n'en sait rien.

Il y a aussi un moment de montage rapide lorsque qu'elle s'imagine soudainement que notre héros pourrait se faire tuer, les très gros plans (La tête du héros, un fusil, etc) s'enchaînent très rapidements, coupés par des flashs blancs, c'est très efficace. C'est suivi d'un zoom rapide, avec ce flou typique du cinéma de l'époque et que j'adore particulièrement:



Si un jour je fais un film, je fais pareil.

Le film est un peu un cas de style plus fort que la substance. Le scénario ne tient pas sur grand chose, et si c'est souvent ce qui fait les meilleurs films muets (Sunrise de F.W. Murnau, Lonesome de Pal Fejos) parce qu'ils prennent des envolés lyriques avec ce peu, ici le film reste posé sur terre, et au final il n'en reste qu'une comédie romantique légère bien filmée. Le film se conclue tout de même de manière satisfaisante.

Autre chose à noter, du moins sur ma copie (image VHS et bien moche), le travail sonore (musique, effets sonores) qui colle bien aux situations. Elle sonne antique, mais je ne peux pas dire si elle est d'origine ou rajoutée bien plus tard. Il n'y a quasiment rien à propos de ce film sur l'internet (tout juste 16 votes sur imdb d'ailleurs). Ma copie est d'origine américaine, le film fut distribuée aux États-Unis par Paramount dans les années 20 et il s'agit peut-être bien de l'unique copie encore existante, ce qui rappelle bien l'universalité du cinéma à l'ère muet. 



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