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Cinématurnome s'intéresse au cinéma plus ou moins oublié (qui a donc 20 ans ou plus). On aime pas attribuer des notes ici alors pour faire joli il y a des lunes qui indiquent un facteur relatif d'obscurité, comme ça, pour rien.

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samedi 27 octobre 2012

BEGOTTEN



Un film de E. Elias Merhige
États-Unis, 1990





Soyons clair, on a pas beaucoup aimé ce film chez Cinématurnome. Mais ce blog ne se limitera pas aux films qui sont appréciés, il suffira juste que l'envie d'écrire soit là.

En tout cas le film est très attrayant au prime abord. Begotten est un film d'horreur qui est davantage une expérience qu'un film conventionnel : on dirait ce genre de vidéo possédée du démon, de la variété qui vous tuera 7 jours après son visionnement. On a tout ce qu'il faut : des images empreintes de mystère, incompréhensibles, voulant donner l'impression de venir d'une culture païenne maléfique, obscure et ancienne, et des scènes troublantes, du gore, des sons inquiétants (aucune parole)... L'image a été fortement modifiée, elle est sale et extrêmement contrastée, on pourrait croire à des archives de la première guerre mondiale, et c'est assez efficace lorsque le film roule à très peu d'images secondes, mais il y a aussi du travail vidéo, complet avec des zooms, des pans, des fondus enchaînés qui rappellent tout à coup que ce film vient plutôt de l'ère MTV. Cela est complété par des prises de vues un peu trop conscientes d'elles-même

Le travail sonore est aussi très travaillé. C'est une ambiance assez irréelle, où le film n'a pas du tout été bruité de manière conventionnel, la vaste majorité des gestes à l'écran sont sans sons. La créature qui s'auto-mutile au début du film ne fait aucun bruit, aucun son de la chair qui se coupe, rien. Tout ce que l'on entend, ce sont des gémissements de temps en temps, noyé dans le bruit de gouttes qui tombent dans un bol, criquets au loin et le bruit de fond d'enregistrements bien usés. La bande-son évoque un certain thème de solitude, dominée par des cigales, du vent, des vagues lointaines...




Mais donc c'est le genre de film qui a l'air complètement épatant pendant la première minute, ou en regardant quelques extraits rapidement. Le style est très fort, même si il s'y passe des choses terribles c'est assez beau. L'avant dernière image qui accompagne ce texte étant peut-être le plus beau plan, avec son ralenti, son zoom et cette musique d'ambiance distante, un peu amatrice des années 80.

Et puis il arrive le moment où ça fait deux minutes que l'on regarde ce film et que l'on réalise qu'il n'y a vraiment rien à en tirer. Le choc initial étant passé, il n'y a rien d'autre pour s'y accrocher. Le film a un fil narratif d'un rythme extrêmement contemplatif. On ouvre avec quelques dégueulasseries gore/caca/sexe (l'on apprendra au générique de fin qu'il s'agit de Dieu qui s'éventre, et que la Terre-Mère ensuite arrive à exciter son cadavre pour s'imprégner de sa semence, ouep) puis pour le reste du film l'on suit un groupe de gens en toges torturer à petit feu un homme nu, puis il devient une femme, se sépare en deux (ou c'est la Terre-Mère qui revient, j'en ai aucune idée), on a des scènes de sexe avec des close-up.

Puis après les types en robes vont collectionner des roches. Je sais pas. Relax. Puis c'est tout.

Il y a le fait que le film se veut volontairement obscur qui rend la lecture des évènements difficiles, mais ce n'est pas un problème. C'est plutôt qu'il offre si peu. Qu'il y a un certain amateurisme déguisé derrière une tonne de maquillage. Ces plans un peu trop conscients dont j'ai parlé et la volonté trop forte de choquer. L'impression qui me revient à tout moment qu'il s'agit peut-être d'un film tourné par une bande de potes, une fin de semaine à la plage, pour délirer (Enfin, de mon côté je n'ai pas d'amis partants pour faire un film démoniaque bourré de torture et de nudité dans ma cour arrière). C'est donc le genre d'impression qui constitue tout le contraire de ce que j'ai l'impression que le film veut donner, soit celui du film venant de temps immémoriaux et jette des sorts mortels sur ses spectateurs.


C'est le genre de film qui pourrait totalement terrifier quelqu'un qui se réveille à 2 heures du matin seul chez lui, ouvre la télé et tombe sur ce film. Le fait de se dire "bon, je regarde Begotten" diminue totalement l'impact qu'il peut avoir. Il peut faire une sacrée projection de fond dans une soirée thématique Halloween par contre.





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