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Cinématurnome s'intéresse au cinéma plus ou moins oublié (qui a donc 20 ans ou plus). On aime pas attribuer des notes ici alors pour faire joli il y a des lunes qui indiquent un facteur relatif d'obscurité, comme ça, pour rien.

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dimanche 28 octobre 2012

ESTA NOITE ENCARNAREI
NO TEU CADÁVER



Un film de José Mojica Marins
Brésil, 1967
V.F. : Cette nuit je m'incarnerai dans ton cadavre
(quand même, quel titre génial)






Coffin Joe est de retour. Il s'agit du deuxième film de la trilogie (complété en 2008, soit 41 ans plus tard!). J'ai vu le premier film (À Meia-Noite Levarei Sua Alma (V.F. : À minuit je posséderai ton âme), 1964) l'an dernier et j'ai inclus mon commentaire fait à l'époque tout en bas de ce commentaire-ci. J'avais trouvé le premier absolument magistral, mais qu'en est-il du deuxième?

Coffin Joe, cet entrepreneur de pompes funèbres obsédé par l'idée de procréer un fils parfait, a échappé de justesse à la mort et est déclaré non-coupable pour tout ses crimes par manque de preuves. Le village est évidemment totalement effrayé par cet homme qu'ils croient possédés du démon. Comme toujours Coffin Joe rejette les croyances spirituelles de son village, ce frein au développement personnel, et se considère largement supérieur à tout ceux qui l'entoure. Et il recommence sa quête de la femme idéale qui saura porter son enfant, en tuant horriblement quiconque se met dans son chemin.

Le film a un meilleur budget, le générique d'intro n'est plus collé au ruban adhésif. Non... il est carrément inscrit sur la pellicule du film, image par image! Tout ça d'une "musique" d'intro assez démente de cris, sons électroniques, bruits d'otaries (!?!?!?), et un rythme tribal. L'ambiance est posée. En fait ça commence plutôt lentement, avec le retour de Joe au village et tout ça, mais après un moment on plonge à nouveau dans un délire tourmenté complètement surréel.





Joe est plus sage aussi, ne mutilant plus des gens devant tout le monde. Il est plus surnois, ayant peut-être appris à se méfier de tout ces faibles qui l'entoure, mais il torture plus longtemps ses victimes. Il continue aussi à expliquer sa philosophie de la vie à la moindre occasion, ce qui fait son charme, mais son propos est moins clair. De toute façon il est déjà expliqué dans le premier film. Le film arrive à se tenir debout tout seul, si jamais vous tombez dessus par hasard.


On a deux fils conducteur, soit bien sûr sa recherche de la femme idéale, mais aussi de son affront aux forces divines. À force de blasphèmes, Coffin Joe est aspiré sous terre, pour faire une visite de l'enfer. Ce sont les 10-15 minutes les plus incroyables du film, un festin d'horreurs grotesques en couleurs éclatées qui ne ressemble à rien d'autre. Il s'y passe des centaines de choses en même temps dans chaque plan, avec des membres humains qui sortent de toutes les parois. C'est incroyable même sans considérer les origines très modestes de ce film (tout le budget a dû y passer, quand même). Un tour de force, et même si ce n'est qu'une scène, le reste du film n'en devient pas fade, grâce à la présence du protagoniste complètement amoral et halluciné.

Le film n'est pas sans incohérences scénaristes ( elles explosent de partout, même), ni faiblesses (l'acteur qui joue Truncador, l'homme fort du village, livre ses lignes comme un joueur de hockey). Tout aussi réussi que le premier en somme, et ensemble, ces deux films constituent peut-être un des moments fort du cinéma d'horreur (horreur humoristique, aussi) des années 60. Si on aime les trucs aussi uniques, bien sûr.










Commentaires sur le premier film, il y a un an jour pour jour (Cliquez ici pour afficher)

À Meia-Noite Levarei Sua Alma, José Mojica Marins, Brésil, 1964.

Là je vous déterre un trésor enfoui parmi les coins les plus obscurs du cinéma. Au début des années 60, le code de censure brésilien tombe. Pour José Mojica Marins, c'est l'occasion de réaliser ce film. N'ayant absolument aucun moyen, il emprunte de l'argent à ses parents, et ne trouvant personne d'intéressé par son film, joue lui-même le rôle titre. Le cinéma indépendant étant quelque chose de quasiment jamais vu à l'époque, c'est déjà quelque chose. Mais pas seulement ça, At Midnight, I'll Take Your Soul est aussi un film qui révolutionne le cinéma d'horreur. Et ça se passe au Brésil nom d'un chien
Le protagoniste du film n'est pas un héros, d'ailleurs il y en a aucun, mais il est le «monstre» lui même : Coffin Joe (appelé "Zé" dans le film) est le croque-mort d'un petit village brésilien. C'est un petit village très croyant et superstitieux, mais Joe n'en a rien à foutre, il déteste très fortement les croyances religieuses, pour lui il s'agit d'un frein au développement personnel, et tout ceux qui ne s'élève pas au dessus de ça est pour lui un faible irrationnel. En plus de cela, pour lui la vie n'a qu'une fonction et c'est celle de continuer sa lignée, et il lui est primordial de procréer. Sa priorité au long du film est donc de trouver la "femme idéale" (qui correspond à son idée de supériorité) et de se reproduire. Et celles qui refuseront seront violées (le film est complet avec une scène vraiment affreuse), et ceux qui se mettrons dans son chemin seront tués. Ce film est DINGUE.
Le film débute sur Coffin Joe qui parle directement à la caméra comme un démon possédé "QU'EST-CE QUE L'EXISTENCE? C'EST LA CONTINUITÉ DU SANG! QU'EST-CE QUE LE SANG? C'EST LA RAISON POUR LAQUELLE IL FAUT EXISTER!" Et vlan générique démoniaque plein de cris agonisants et de textes gothiques collés au ruban adhésif sur la pellicule du film. Après il y a une vieille femme folle qui nous fait un monologue incohérent nous suggérant de ne pas regarder ce film et que notre âme est maudite, qu'il est encore temps de sortir de la salle. Elle regarde une horloge, elle nous dit qu'il est trop tard, que nous sommes perdus, et puis le film commence. Pfou.
Et donc pendant le film Coffin Joe blasphème, assassine les gens qui se mettent sur son chemin (et il se permet de mutiler les gens devant tout le village parfois, au début du film il arrache le doigt de quelqu'un dans une taverne, et sans émotions lui offre de payer sa visite à l'hopital), n'hésitant pas à s'en prendre à ses proches, et poursuit sa quête au point de mettre Dieu au défi, en criant au ciel comme un dément de lui donner un preuve de la damnation éternelle, en détruisant un cimetière en même temps.
Le psychotronique à son meilleur. Le film reste amateur et bas budget, le montage pourrait être plus resserré par endroits, certains cadrages pourraient être meilleurs, mais le film fait tout de même preuve d'une inventivité splendide à certains endroits. Nous sommes en 1964, pas en 1966, et José Mojica Marins nous invente le méga-gros-plan sur les yeux à la Sergio Leone (Le Bon la Brute et le Truand) avant que Leone ne le fasse. Et tout ça dans une scène où Coffin Joe écrase les yeux d'une de ses victimes!


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