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Cinématurnome s'intéresse au cinéma plus ou moins oublié (qui a donc 20 ans ou plus). On aime pas attribuer des notes ici alors pour faire joli il y a des lunes qui indiquent un facteur relatif d'obscurité, comme ça, pour rien.

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mardi 29 septembre 2015

الماخدؤون



Un film de Tewfik Saleh
Syrie, 1972
V.F. : Les dupes




Années 50. Trois palestiniens de générations différentes, issus de milieux différents, se retrouvent ensemble pour un même but : traverser la frontière de l'Iraq et se rendre au Koweït, dans l'espoir d'y trouver du travail et de meilleures conditions de vie. Pour s'y rendre, ils acceptent de passer cette frontière dans une brûlante citerne de métal, au beau milieu du désert.

Pas besoin de vous dire que ce n'est pas une très bonne idée, sinon que cela donne au spectateur du suspense et de jolis plans désertiques, ce qui m'avait attiré de prime abord, malgré une copie VHS de moindre qualité.

Les Dupes est réalisé par le réalisateur égyptien Tewfik Saleh sur un scénario basé sur l'oeuvre de l'écrivain palestinien Ghassan Kanafani. Fatigué des contraintes et de la censure dans le milieu cinématographique égyptien, Saleh propose son projet au gouvernement Syrien, dont l'office du film réalisait de temps à autre une fiction. La Syrie, intéressée par des histoires d'oppression des classes sociales, accepte. Tourné en Syrie et en Iraq, quelque chose de pan-arabique se trouve au coeur du projet.




L'histoire est coupée en deux. La première partie concerne l'histoire des trois protagonistes, à travers des flashbacks qui parfois s'entremêlent abruptement mais toujours efficacement et intéressante. La majorité des flashbacks arrivent lorsque chaque protagoniste est confronté à un même trafiquant-passeur irakien. Les trois se retrouvent finalement ensemble lorsqu'ils trouvent un trafiquant-passeur palestinien avec une citerne d'eau mais qui surtout charge moins cher.

Malgré un montage d'images d'archives tôt dans le film évoquant l'exode palestinienne de 1948 (et qui colle bien à l'esthétique documentaire du film), l'oeuvre demande une certaine connaissance du contexte pour s'y retrouver. Bien qu'en fait, le sujet ait quelque chose d'universel. L'oeuvre prend position sur la futilité de la fuite et le courage de la résistance, tout en étant compatissant de ses protagonistes.

La deuxième partie concerne le passage de la frontière vers le Koweït dans le camion-citerne. La narration devient plus linéaire, à l'exception de l'histoire du passeur qui est également présentée, et moins lourde, mais non moins intéressante. Dans l'horreur des événements se cache quelques belles images, comme ces larmes qui grésillent sur le métal de la citerne.





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